© Bertrand Carlier
Yak shu lo ché
« Yak shu lo ché » est une petite ferme de montagne au fond du Val d’Hérens, en face de la Dent Blanche. Y vivent un troupeau de dix yaks, un chien, deux chats et un être humain. Ce petit domaine – avec la beauté de ses anciens bâtiments, la présence de l’artisanat, les murs en pierre sèche, l’entretien de la terre dans toute sa diversité, les yaks et leurs histoires – est comme une œuvre d’art vivante et dynamique qui est continuellement affinée et développée. C’est l’arche qui abrite, inspire, porte et permet mes différentes activités. C’est un endroit où des histoires peuvent naître, croître et se transmettre ; un lieu de rencontre et de partage. C’est une philosophie de vie en harmonie avec la montagne, la nature et les animaux, structurée par le rythme des saisons et la force des éléments.
"Je suis éleveuse de yaks et paysanne de montagne. J’aime cette vie simple, sauvage et physique, proche de la terre, à l’écoute de la nature et de la météo. J’aime la vie entre les pâturages, les prés, les forêts, le jardin et l’alpage, où tout a sa place, où tout est utile. C’est ce qui structure et nourrit mon existence.
Je suis bergère et caravanière de yaks, chercheuse, graphiste, enseignante de QiGong et acupunctrice pour animaux. A travers les années, les trois fils conducteurs de ma vie se sont reliés de plus en plus, s’emmêlant, se renforçant mutuellement pour former une seule corde et forger mon identité : L’amour pour la nature et les animaux. Une grande curiosité intellectuelle et une quête spirituelle. Enfin, le goût de raconter des histoires en dessinant, écrivant, dansant, créant. J’ai été portée par un appel de l’ailleurs dès mon enfance, une curiosité de voir ce qu’il y a derrière l’horizon, une passion pour la lecture et les voyages en terre inconnue, dans le monde extérieur autant qu’intérieur. J’ai vécu cinq ans au Japon, apprentie dans une compagnie de danse butoh, et j’ai fait un master en scénographie à Londres, avant de m’installer en Valais et commencer à voyager avec mes yaks pour mieux les comprendre et déchiffrer leur comportement. Mon travail vise à approfondir la communication entre humain et yak. Il s’inscrit dans la recherche d’une évolution du rapport homme – animal qui respecte l’animal comme un être conscient avec une expérience du monde spécifique à son l’espèce, porteur d’un potentiel unique ; ainsi qu’un engagement de l’être humain sur un chemin intérieur afin d’accéder à une communication de plus en plus authentique et vrai."