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  • Photo du rédacteurRosula Blanc

Seule

Seule. Trois jours seule avec mes deux yaks en montagne! Quel bonheur!

Il y a une année j’aurais eu de la peine à y croire et tout à coup la confiance est là.

J’ai le cœur qui jubile, inondé de cette confiance qui me lie à mes yaks, les yeux émerveillés de la beauté du paysage.

« Viens mon Naulekh! Viens! Parfait Nayan! Vous êtes des champions mes yaks! »

Nous montons vers la Cabane des Becs de Bosson. J’ai passé la nuit sous un ciel étincelant d’étoiles en bivouaquant à côté de mes yaks, le sac de couchage couvert de givre, mais bien au chaud à l’intérieur. Au départ le matin je prends Naulekh au licol pour l’habituer à ce travail plus direct entre nous, à cette liaison légère. Cette corde qui nous lie n’est pas de la force (que pourrais-je faire en force contre les 400kg de Naulekh?), mais un symbole qui souligne notre lien et c’est cela que j’aimerais travailler avec lui. Je tiens la corde dans la main ouverte, attentive qu’elle ne gêne pas Naulekh. Que très rarement je lui donne une petite impulsion dans ma direction que je relâche aussitôt qu’il fait un pas en avant. C’est important que la corde devienne un lien de confiance entre nous qui nous aidera dans des moments plus difficiles. A la cabane je le lâche et c’est Nayan qui prend la tête et trace derrière moi à la descente, comme si, lui aussi, était plein de joie de marcher ainsi en pleine liberté sans quelqu’un qui le pousse par derrière. Libres et profondément liés en même temps. Liés de cœur. Nous sommes un troupeau. Il y a des moments où je marche devant, des moments où je suis derrière et des moments où je marche avec eux, entre eux, à côté d’eux.

Être seule avec eux implique que je les écoute plus profondément, que j’aille avec leur rythme, que suis attentive à tous les signes qu’ils me donnent. Je ne peux pas aller à contre-courant contre leur rythme, je dois utiliser leur rythme et garder leur plaisir de la marche et leur confiance. Car tout est une question de confiance. Il n’y a rien d’autre qui nous relie.

C’est qu’un début, j’en suis bien consciente. Traverser un village, des grandes routes serait encore tout autre chose. Mais c’est un début, une nouvelle porte qui s’ouvre. Nous sommes mûres d’aller plus loin dans notre lien de travail, dans la confiance qui nous lie. Une nouvelle ère a commencé …



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