Résidences artistiques croisées
- Rosula Blanc

- 11 sept.
- 2 min de lecture
Quand j’ai décidé d’arrêter à forcer le voyage avec Naulekh a tout prix et contre tous obstacles, j’ai eu la chance d’obtenir une résidence artistique au Kham, Sichuan dans la magnifique lodge d’Angela Lankford. Je connais Angela depuis au moins dix ans à travers la communauté de yaks américaine et j’ai suivi le développement de son lodge au Kham à travers les années, mais je n’ai jamais eu l’occasion de la rencontrer. Tout à coup une fenêtre de temps libre c’est ouverte dans ma vie. En quelques jours, j’ai pris la décision, le billet d’avion et suis partie sans d’autres préparations.
Car, de mon côté, ayant prévue de partir avec Naulekh, j’avais déjà laissé la garde de mon chalet et mon troupeau à Rob Williams et son fils pour un mois. Ainsi nous sommes partis pour des résidences artistiques croisées. Rob et Theron venant des États Unis ont passé trois semaines chacun dans mon chalet dans les Alpes Suisse et moi je suis partis dans le contreforts du Tibet à la rencontre des nomades.
J’ai toujours rêvé que mon chalet et sa vie en lien avec la montagne et les animaux puisse être un lieu de retraite, de création et d’inspiration pour d’autres aussi. Et voici que Rob qui est en train d’écrire un livre sur les yaks s’y est installé pour écrire tout en gardant mes yaks à l’alpage.
De mon côté j’ai trouvé à la Khampa Nomad Ecolodge un endroit d’une grande beauté au milieu des troupeau de yaks. Une vie en communauté avec des personnes de différents pays en passage, des rencontres, des échanges, des langues qui se mêlent. Nous mangions ensemble et pour moi qui suit souvent seule, c’était inspirant de rencontrer des gens du monde entier, des modes de vie différents et d’écouter leurs histoires et leurs visions du monde. J’ai beaucoup apprécié aussi de discuter avec Angela et de voir le monde à travers son expérience, non d’une vision eurocentrique, mais depuis l’Asie et la Chine.
Changer de rythme et d’habitudes, se nourrir de nouvelles idées et expériences, revenir au calme hors des obligations de tous les jours, rencontrer le silence, le vide aussi….
Parce que il y a aussi le vide quand on sort de son monde habituel, ses fonctions et ses liens de vie. Pouvoir être avec ce vide pour ouvrir de nouvelles espaces… Oser prendre du temps…
Ce n’était pas que facile, j’ai eu bien le mal du pays de Naulekh, de notre relation profonde et de continuer notre aventure à trois avec Nuuri - ces moments qui sont tellement riches et nourrissant pour moi, ou je me sens le plus proche de mon être, le plus vrai….
Artistiquement, je me suis inspiré de la peinture tibétaine, le cuisinier du lodge, surnommé "Taliban" est un peintre de Tankas doué. Il m’a montré un peu son approche et j’ai joué avec le style pour créer un nouveau motif de T-Shirt.
N’ayant pas beaucoup de matériel et presque pas de papier, j’ai aussi dessinés sur des objets trouvés...
Je ne peux dire au moment si c’est un succès, clairement c’est une parenthèse, une bouffée d'air.
Une changement de perspective - et cela fait toujours du bien.

















































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