Butoh
Sans jamais clamer la spiritualité, la philosophie et la pratique de la danse butoh est une quête autant physique que mentale de distancer notre identité personnelle pour accéder à une énergie universelle qui peut se manifester dans n’importe quelle forme – le danseur devient vent, feu, fumée, minéral, végétal, animal ou juste une pensée condensée en matière. Né au Japon dans les années soixante, le butoh est une danse d’une grande rigueur dans l’esprit des arts japonais, c’est un « chemin » de développement intérieur à transcender son corps et son mental, à se sacrifier, pour devenir « autre » sur scène ; mais c’est aussi une vision du monde d’une grande force poétique et narrative et d’une intuition spirituelle profonde.
Dans le langage modern de la physique quantique nous pourrions dire que le danseur ramène sa conscience vers le potentiel pur de l’état d’ondes dans lequel se trouvent les particules subatomiques avant l’observation ; qu’il devient « rien » pour devenir « tout ». Il traverse la porte du néant (perte de l’identité) pour accéder à l’immensité des possibilités de transformation de l’énergie pure du champ unifié. La danse butoh est une discipline transformative : c’est un processus de déconstruction et de reconstruction dans notre corps et esprit – c’est mourir à l’égo, au moi, à mon identité personnelle faite de mes schéma de pensées, de réactions, de comportements, de mouvements ; passer la porte du rien, du néant ; pour renaitre à toutes les possibilités.