Le son de pluie enveloppe le chalet de la Giette noyé dans le brouillard. Un feu crépite dans le pierre-ollaire pour sécher les sacs, les tentes et les couvertures des yaks suspendus partout dans la maison après le trek de hier… Malgré que nous ayons abrégé la desalpe des yaks d’un jour, tout le matériel est trempé !
Les yaks sont de retour à la Giette et nous sommes à une semaine du départ de la Traversée des alpes Autrichiennes. Incroyable mais vrai ! Après plus d’une année et demi de préparations, finalement, l’expédition à travers la jungle administrative et organisationnelle arrive à sa fin pour laisser de la place à l’expédition physique : le voyage avec les yaks à travers la montagne.
Un moment à célébrer ! Car le travail de pionnier de mener des yaks à travers les montagnes en Europe ne se fait pas que sur le terrain, mais aussi dans la jungle administrative : il faut y tailler un chemin pour que les yaks - considérées comme bovins d’élevage pour la viande – acquissent un laisser- passer pour être libres de marcher et se déplacer.
Pour moi c’était un moment de joie et de victoire - comme quand on arrive sur un sommet après une longue ascension - quand j’ai reçu cette lettre du vétérinaire départemental du Tyrol il y a trois semaines, regroupant toutes les informations pour le voyage depuis l’entrée en Autriche jusqu’à la rentrée des yaks en Suisse dans une seule lettre, en informant tous ses collègues sur le passage pour nous fournir un laisser-passer pour l’expédition. Pas qu’il n’y avait pas de contraintes dans cette lettre, mais d’avoir un document qui les rassemble toutes c’est déjà une belle victoire - après plus d’une année de palabres, d’échanges de mails, de tâtonner le terrain, d’essayer de comprendre les lois et qui est en charge de quoi et comment on peut trouver une solution qui est acceptable pour tous.
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